A l'occasion de la présence du groupe B.A.M. (Binary Audio Misfits) sur la scène de la Loggia des Eurockéennes, j'ai eu la chance de pouvoir passer quelques minutes avec le groupe.
Voilà le compte rendu.
L'histoire de la création du groupe est assez improbable...
Oui, Francisco Esteves (bassiste et beat maker de B.A.M) est tombé sur le myspace de The Word Association et le premier contact s'est fait comme ça, par internet. Patrice Cartier (batteur d'Expérience) a ensuite participé aux arrangements batterie et Michel Cloup (chanteur et guitariste d'Expérience) est intervenu sur la production. On a ensuite travaillé sur les morceaux à distance, en s'échangeant les fichiers. Cela a tout de même remarquablement bien fonctionné, à toutes les étapes nous nous sommes retrouvé avec les mêmes positions, avis et envies.
Mais qu'est-ce qui a réussi à vous réunir comme ça ?
On a en fait le même regard sur la société, cette sorte d'entité monstrueuse qui essaye de vous incorporer. Ce processus n'est ni conscient ni même intentionnel, les gens tentent tout simplement de vous faire rentrer dans leurs schémas établis et le résultat est un sentiment diffus de malaise ressenti par nombre de gens.
La force d'Expérience, c'est justement de parler ce ce malaise et de dire qu'on peut 'rester en dehors' sans pour autant être malheureux ou coupable. Est-ce que les chanteurs américains de B.A.M. font le même constat ?
En fait pas mal de membres de WA sont plutôt du genre fier de leur drapeau et d'être américain. Ca donne des discussions intéressantes. (rires). Non en fait on est tous franchement irrités par la marche du monde actuel et on rejoint totalement nos amis français sur ce point là. Il y a aux U.S.A. comme en France de nombreuses choses qui ne vont pas et heureusement nous ne sommes pas les seuls à le ressentir.
J'ai discuté avec David Demange (chargé de l'accompagnement artistique à la Cartonnerie de Reims, maintenant à la tête de la future salle de concert Moloko de Montbéliard) qui m'a parlé de votre résidence à la Cartonerie de Reims. Pouvez-vous m'en dire plus ?
Eh bien une fois les morceaux finalisés à travers Internet, on se demandait vraiment comment arriver à en obtenir une matière scénique au niveau de nos attentes. C'est là que la résidence à la Cartonnerie nous a permis de nous apprivoiser mutuellement et de dépasser le stade du 'baissez la guitare je ne m'entends pas chanter' pour arriver à utiliser l'énergie des uns et des autres pour nourrir sa propre contribution au collectif.
N'est-ce pas surprenant de voir une infrastructure officielle française aider ainsi un montage atypique ?
Pas du tout, le monde culturel français est en fait idéal pour soutenir les petits groupes. Outre les associations et les individus totalement passionnés, il y a aussi le système officiel qui soutient la création et offre une visibilité et un confort qu'on ne trouve pas du tout aux Etats-Unis.
Ah bon ?
Totalement ! Si vous tournez aux US, n'espérez pas dormir dans un hôtel fourni par une salle. Vous devriez plutôt vous sentir honoré d'avoir l'opportunité de jouer chez eux.
Profitez vous de la tournée pour travailler à de nouveaux morceaux ?
Effectivement, c'est l'occasion idéale pour enregistrer nos nouvelles idées. On est d'ailleurs très content de la manière dont cela évolue et on espère arriver à sortir le résultat vers la fin de l'année.
A ce propos, comment considérez vous BAM vis à vis de vos groupes originaux respectifs ?
Expérience est en sommeil pour l'instant, Michel vient de sortir un disque et Francisco travaille sur un nouveau projet hip hop: REVENGE.
Côté Word Association on travaille aussi sur nos projets parallèles mais c'est sûr qu'avec les Binary Audio Misfits on se sent extraordinairement bien, c'est ici que ça fait BAM, que ça pête, qu'on est à fond.
Merci bien pour ces quelques minutes et à bientôt sur scène ou sur disque!
Merci à toi.
Pour conclure, un petit résumé vidéo de la journée du dimanche des Eurockéennes:
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